tokyo ghoul
Tokyo Ghoul est un Anime Shonen tiré du Manga du même nom. Il comporte 2 saisons de 12 épisodes chacune (ce qui fait donc un total de 24 épisodes), toutes deux produites par le studio Pierrot et respectivement diffusées en 2014 et 2015.
Description :
Depuis quelques années, un fléau ravage la ville de Tokyo : les goules. Ces monstres ressemblent parfaitement à des humains, mais sont pourtant de terribles prédateurs se repaissant de chair humaine. Kaneki Ken, un jeune homme tout à fait normal, se fait un jour prendre au piège par l'une de ces créatures, et un mystérieux concours de circonstances met fin aux jours de la goule, en laissant Kaneki, agonisant, à ses côtés. Ce dernier est amené d'urgence à l'hôpital, et, faute de mieux, des organes de la goule morte sont utilisés pour effectuer les greffes nécessaire à la survie du patient. Une fois sa convalescence terminée, Kaneki va petit à petit comprendre, non sans effroi, qu'il a hérité de nombreux traits propres aux goules (incapacité à avaler autre chose que de la chair humaine, œil rouge, etc...). Complètement déboussolé et ne sachant à qui faire appel, Kaneki va par hasard tomber sur un groupe de goules qui vont accepter de l'héberger, et de l'aider à se faire à sa nouvelle nature.
"Never trust anyone too much, remember that the devil was once an angel" - Kaneki Ken, Tokyo Ghoul
Notre avis :
Tokyo Ghoul est une œuvre plutôt intéressante au niveau des messages qu'elle apporte, et je vais ici en aborder quelques-uns qui m'ont chacun plus ou moins marqué, à leur manière.
Tout d'abord se pose la question de la légitimité. En effet, Kaneki (bien que contre son gré) est voué à vivre une existence située à mi-chemin entre la vie d'une goule et celle d'un humain, ce qui permet au spectateur d'avoir le point de vue de chacun des deux "camps" : les goules n'ont pas le choix de tuer des humains afin de se nourrir et donc de survivre, tandis que de leur côté, les humains se doivent d'exterminer les goules afin de maintenir l'espèce en vie.
On se rend vite compte que cette problématique n'a que deux solutions : soit l'anéantissement de l'une des deux espèces, soit la mise en place d'un climat d'entente et de cohabitions entre elles. Cependant, tout comme les humains qui restent les mêmes et veulent avoir un statut de domination, on voit bien que les goules ont hérité de bien des pensées propres à l'Homme, ce qui les pousse, tout comme leurs opposants, à vouloir toujours plus de pouvoir, rendant de facto tout consensus impossible.
Un message assez classique dans les Shonen, auquel Tokyo Ghoul ne manque pas d'apporter de l'attention, est le passage à l'âge adulte. Il est évident que l'évolution de Kaneki sera "représentée" par la manière dont il perçoit le côté goule qui l'habite : si, au début de l'oeuvre, il est complètement paniqué et effrayé par cet étrange univers qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas, il finira peu à peu par faire quelques concessions et prendre ses responsabilités dans le nouveau monde auquel il appartient, et [SPOILER] on assiste d'ailleurs, lors de la dernière scène de la première saison, à l'ultime sacrifice de Kaneki envers sa part goule, car il mange enfin un être humain (c'est en réalité une goule, mais l'intention y est), signe que son développement en tant que goule (et donc en tant qu'adulte, pour filer la métaphore) est complet. [FIN DU SPOILER]
Enfin, un message assez peu présent dans l'oeuvre mais qui me tient tout de même à cœur, qui est la conception de la souffrance. [SPOILER] En effet, vers la fin de la première saison, Kaneki est enlevé et torturé par Jason, épisode de sa vie qui va complètement changer sa personnalité et sa façon de voir le monde : la douleur, le désespoir (et certains conflits psychologiques trop longs à expliquer ici) lui ont en fin de compte permis d'évoluer. La question se pose cependant de savoir si un tel changement est positif, et, s'il l'est, s'il n'aurait pas pu être amené de manière plus douce et donc peut-être plus profitable. [FIN DU SPOILER]
Personnages : Tokyo Ghoul offre des personnages très complets mais cependant un peu trop manichéens dans l'ensemble, faisant de Kaneki le seul (ou presque) personnage à être nuancé ; ce dernier est en revanche très intéressant 7.5/10.
Originalité : On fait tout de suite le rapprochement, de part l'ambiance, l'univers et les thèmes abordés, avec Kiseiju (inspiration parfaitement assumée par l'auteur du Manga), cependant Tokyo Ghoul parvient à se démarquer et à faire évoluer son univers dans une direction parallèle, mais non identique. 7/10.
Scénario : Le principal intérêt de l'oeuvre étant l'évolution de Kaneki, l'accent n'a pas été mis sur le scénario, qui reste assez pauvre et pas vraiment riche. 4/10.
Graphismes : L'Anime n'a rien d'exceptionnel d'un point de vue graphique, et est même assez laid pour la date à laquelle il est sorti. En revanche, l'animation est géniale et parvient à sauver les meubles. 6/10.
Bande-son : L'opening est complètement magique et absolument incontournable. Les OSTs, quant à eux, s'imbriquent bien dans l'univers sans pour autant être incroyables. 7/10.
Points positifs : Des messages sous-jacents très intéressants, un personnage principal très bien développé, une animation qui déboîte, un opening culte.
Points négatifs : Les bons éléments font défaut au scénario, les graphismes en eux-mêmes sont plutôt laids, une saison 2 parfaitement minable.
Manga ou anime ?
Pour Tokyo Ghoul, à mes yeux, la question ne se pose même pas. Si pour ce qui est de la première saison, j'admets qu'il s'agisse uniquement d'une question de goût, la séparation qui se fait au niveau de la saison 2 (car l'anime et le manga prennent ici chacun une direction différente) attribue sans aucune forme de contestation possible l'avantage au manga, qui en plus d'avoir une histoire bien plus intéressante, développe beaucoup plus les personnages et reste cohérent.
Nous le notons :
12/20
Bilan : Tokyo Ghoul n'a rien d'un chef d'œuvre, mais n'est pas non plus mauvais pour autant. Il fait partie de ces œuvres qui parsèment le paysage de leur art, ne laissant aucune impression extraordinaire, et n'étant pas indispensables. Enfin, c'était jusqu'à la sortie de la deuxième saison, qui, hormis un épisode tout simplement magnifique (peut-être le meilleur de toute la série), est ridiculement mauvaise, d'un point de vue de l'animation comme du scénario, avec des scènes qui traînent en longueur pendant plusieurs épisodes et rendent le tout ennuyeux et vide de sens. Sans cette seconde saison, l'Anime aurait pour moi largement mérité un 15/20.
*Nota Bene : La note globale est une appréciation générale de l'oeuvre, et non une moyenne de toutes les notes.
- Niro, 16/10/2017
Description :
Depuis quelques années, un fléau ravage la ville de Tokyo : les goules. Ces monstres ressemblent parfaitement à des humains, mais sont pourtant de terribles prédateurs se repaissant de chair humaine. Kaneki Ken, un jeune homme tout à fait normal, se fait un jour prendre au piège par l'une de ces créatures, et un mystérieux concours de circonstances met fin aux jours de la goule, en laissant Kaneki, agonisant, à ses côtés. Ce dernier est amené d'urgence à l'hôpital, et, faute de mieux, des organes de la goule morte sont utilisés pour effectuer les greffes nécessaire à la survie du patient. Une fois sa convalescence terminée, Kaneki va petit à petit comprendre, non sans effroi, qu'il a hérité de nombreux traits propres aux goules (incapacité à avaler autre chose que de la chair humaine, œil rouge, etc...). Complètement déboussolé et ne sachant à qui faire appel, Kaneki va par hasard tomber sur un groupe de goules qui vont accepter de l'héberger, et de l'aider à se faire à sa nouvelle nature.
"Never trust anyone too much, remember that the devil was once an angel" - Kaneki Ken, Tokyo Ghoul
Notre avis :
Tokyo Ghoul est une œuvre plutôt intéressante au niveau des messages qu'elle apporte, et je vais ici en aborder quelques-uns qui m'ont chacun plus ou moins marqué, à leur manière.
Tout d'abord se pose la question de la légitimité. En effet, Kaneki (bien que contre son gré) est voué à vivre une existence située à mi-chemin entre la vie d'une goule et celle d'un humain, ce qui permet au spectateur d'avoir le point de vue de chacun des deux "camps" : les goules n'ont pas le choix de tuer des humains afin de se nourrir et donc de survivre, tandis que de leur côté, les humains se doivent d'exterminer les goules afin de maintenir l'espèce en vie.
On se rend vite compte que cette problématique n'a que deux solutions : soit l'anéantissement de l'une des deux espèces, soit la mise en place d'un climat d'entente et de cohabitions entre elles. Cependant, tout comme les humains qui restent les mêmes et veulent avoir un statut de domination, on voit bien que les goules ont hérité de bien des pensées propres à l'Homme, ce qui les pousse, tout comme leurs opposants, à vouloir toujours plus de pouvoir, rendant de facto tout consensus impossible.
Un message assez classique dans les Shonen, auquel Tokyo Ghoul ne manque pas d'apporter de l'attention, est le passage à l'âge adulte. Il est évident que l'évolution de Kaneki sera "représentée" par la manière dont il perçoit le côté goule qui l'habite : si, au début de l'oeuvre, il est complètement paniqué et effrayé par cet étrange univers qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas, il finira peu à peu par faire quelques concessions et prendre ses responsabilités dans le nouveau monde auquel il appartient, et [SPOILER] on assiste d'ailleurs, lors de la dernière scène de la première saison, à l'ultime sacrifice de Kaneki envers sa part goule, car il mange enfin un être humain (c'est en réalité une goule, mais l'intention y est), signe que son développement en tant que goule (et donc en tant qu'adulte, pour filer la métaphore) est complet. [FIN DU SPOILER]
Enfin, un message assez peu présent dans l'oeuvre mais qui me tient tout de même à cœur, qui est la conception de la souffrance. [SPOILER] En effet, vers la fin de la première saison, Kaneki est enlevé et torturé par Jason, épisode de sa vie qui va complètement changer sa personnalité et sa façon de voir le monde : la douleur, le désespoir (et certains conflits psychologiques trop longs à expliquer ici) lui ont en fin de compte permis d'évoluer. La question se pose cependant de savoir si un tel changement est positif, et, s'il l'est, s'il n'aurait pas pu être amené de manière plus douce et donc peut-être plus profitable. [FIN DU SPOILER]
Personnages : Tokyo Ghoul offre des personnages très complets mais cependant un peu trop manichéens dans l'ensemble, faisant de Kaneki le seul (ou presque) personnage à être nuancé ; ce dernier est en revanche très intéressant 7.5/10.
Originalité : On fait tout de suite le rapprochement, de part l'ambiance, l'univers et les thèmes abordés, avec Kiseiju (inspiration parfaitement assumée par l'auteur du Manga), cependant Tokyo Ghoul parvient à se démarquer et à faire évoluer son univers dans une direction parallèle, mais non identique. 7/10.
Scénario : Le principal intérêt de l'oeuvre étant l'évolution de Kaneki, l'accent n'a pas été mis sur le scénario, qui reste assez pauvre et pas vraiment riche. 4/10.
Graphismes : L'Anime n'a rien d'exceptionnel d'un point de vue graphique, et est même assez laid pour la date à laquelle il est sorti. En revanche, l'animation est géniale et parvient à sauver les meubles. 6/10.
Bande-son : L'opening est complètement magique et absolument incontournable. Les OSTs, quant à eux, s'imbriquent bien dans l'univers sans pour autant être incroyables. 7/10.
Points positifs : Des messages sous-jacents très intéressants, un personnage principal très bien développé, une animation qui déboîte, un opening culte.
Points négatifs : Les bons éléments font défaut au scénario, les graphismes en eux-mêmes sont plutôt laids, une saison 2 parfaitement minable.
Manga ou anime ?
Pour Tokyo Ghoul, à mes yeux, la question ne se pose même pas. Si pour ce qui est de la première saison, j'admets qu'il s'agisse uniquement d'une question de goût, la séparation qui se fait au niveau de la saison 2 (car l'anime et le manga prennent ici chacun une direction différente) attribue sans aucune forme de contestation possible l'avantage au manga, qui en plus d'avoir une histoire bien plus intéressante, développe beaucoup plus les personnages et reste cohérent.
Nous le notons :
12/20
Bilan : Tokyo Ghoul n'a rien d'un chef d'œuvre, mais n'est pas non plus mauvais pour autant. Il fait partie de ces œuvres qui parsèment le paysage de leur art, ne laissant aucune impression extraordinaire, et n'étant pas indispensables. Enfin, c'était jusqu'à la sortie de la deuxième saison, qui, hormis un épisode tout simplement magnifique (peut-être le meilleur de toute la série), est ridiculement mauvaise, d'un point de vue de l'animation comme du scénario, avec des scènes qui traînent en longueur pendant plusieurs épisodes et rendent le tout ennuyeux et vide de sens. Sans cette seconde saison, l'Anime aurait pour moi largement mérité un 15/20.
*Nota Bene : La note globale est une appréciation générale de l'oeuvre, et non une moyenne de toutes les notes.
- Niro, 16/10/2017