psycho pass
Psycho Pass est un Anime Shonen produit par le studio Production I.G. Il comporte deux saisons (22 épisodes pour la première, 11 épisodes pour la seconde), respectivement diffusés entre 2012/2013 et fin 2014.
Description :
A l'aube du XXIIème siècle, face à un taux de criminalité toujours plus alarmant, le gouvernement japonais prend la mesure radicale de fermer les frontières et de modifier entièrement le système judiciaire et social du pays, qui sera désormais géré par le système Sybil, une sorte d'intelligence artificielle dont le fonctionnement précis est inconnu du grand public. Sybil sera ainsi le guide spirituel de tous les citoyens japonais, leur indiquant à l'avance quelle profession les rendra les plus heureux. En outre, le système a apporté une nouvelle donnée appelée "coefficient de criminalité", ou "Psycho Pass" ; il s'agit d'une valeur numérique indiquant, comme son nom le laisse suggérer, la susceptibilité d'un individu à commettre des actes criminels. Les forces de l'ordre sont ainsi équipés de Dominators, des armes de poing particulières permettant de scanner le Psycho Pass d'un individu et d'adapter le degré de létalité du tir en fonction du résultat. C'est dans cet univers que nous suivrons Tsunemori Akane, une jeune prodige ayant rejoint le bureau de sécurité publique en suivant les conseils de Sybil, et qui va devoir se faire à la cruauté du monde sur lequel elle devra veiller.
[Le pitch qui suit porte sur la seconde saison, et contient ainsi de nombreux spoils par rapport à la première]
Après la mort de Makishima et la disparition de Kougami, nous retrouvons l'Unité 1 avec à sa tête Tsunemori Akane, qui est devenue inspectrice en chef ; épaulée par la nouvelle inspectrice Shimotsuki Mika, elle travaille avec les Exécuteurs Kunizuka Yayoi, Hinakawa Shô, Togane Sakuya et Ginoza Nobuchika, dont le Psycho Pass est devenu si sombre à la mort de son père qu'il n'a eu d'autre choix que de devenir à son tour un Exécuteur. C'est à cette équipe qu'est confiée l'affaire qui préoccupe le bureau de la sécurité publique, celle concernant un individu qui serait capable d'éclaircir la teinte du Psycho Pass de certains individus sans pour autant chasser leur propension à commettre des crimes, les rendant ainsi indétectables par les scans de Psycho Pass.
"Vos propres idéaux ne sont pas assez clairs et définis pour renier l'ordre social établi" - Sybil, Psycho Pass
Notre avis :
Psycho Pass est un Anime qui apporte un message de fond plutôt intéressant, comme le font la plupart des dystopies, et par conséquent révèle un défaut assez fréquent dans les œuvres de ce genre.
En effet, si le système social présenté dans l'oeuvre est inconnu du spectateur, puisqu'étranger à ce monde, il ne l'est logiquement pas des protagonistes de l'Anime, puisqu'ils vivent dans ce système. Or, on assiste fréquemment à des conversations assez maladroites au cours desquelles les personnages décrivent le système afin d'amener le spectateur vers la réflexion. Même si le message de fond par rapport à l'invalidité d'un((e société aussi froide et calculatrice reste crédible et intéressant, les moyens utilisés pour y parvenir sont assez douteux. Pour imager un peu, il s'agirait d'assister à une conversation entre deux adultes pleinement conscients du système dans lequel ils vivent (dans le monde réel, le nôtre à nous) où l'on entendrait dire : "Tu sais, dans le monde d'aujourd'hui, il faut aller à l'école pour avoir le baccalauréat et ainsi augmenter ses chances d'avoir un emploi qualifié. Cependant, certaines personnes ratent cet examen et finissent sans emploi". C'est finalement assez peu de choses, mais c'est ce qui pour moi gâche un peu la maturité de l'oeuvre.
Cela mis de côté, la réflexion qu'offre Psycho Pass, bien que pas extrêmement subtile, reste intéressante à aborder : l'Anime nous place dans un univers où la justice n'est plus mise entre les mains des hommes, mais dans celles d'une intelligence supérieure, qui "sait ce qui est bien pour eux". Ainsi, on retrouve certaines scènes pendant lesquelles certains personnages doivent rendre un jugement par eux-même et sont fortement handicapés puisque non guidés par Sybil, qui les a assistés toute leur vie dans la prise de décisions [SPOILER] ; il suffit de prendre l'exemple du meurtre de Yuki par Makishima, qu'Akane aurait très bien pu empêcher, mais elle n'a pas eu le courage de défier les ordres de Sybil, ou plutôt d'agir en l'absence d'ordres [FIN DU SPOILER].
L'œuvre aborde aussi, bien que de manière très superficielle, la dépendance à la technologie. En effet, la dépendance au système Sybil n'est qu'un exemple parmi tant d'autres du fait que les humains sont de plus en plus dépendants aux machines dans leur vie aussi bien professionnelle que personnelle et quotidienne. C'est d'ailleurs un point que soulève Senguji Tyohisa, un homme presque entièrement cybernétique, et qui compare sa situation à celle de la journaliste qui l'interroge, en pointant du doigt le fait que son domicile automatisé, son secrétaire intelligent, son terminal d'informations portable (etc) la rendent aussi dépendante à la technologie qu'il ne l'est avec ses implants et organes artificiels. C'est cependant un sujet traité beaucoup trop brièvement [SPOILER], puisque la révélation de la véritable nature du système Sybil change complètement la donne de la place de la technologie [FIN DU SPOILER].
Enfin, pour conclure assez rapidement cette partie, il faut noter que la problématique qu'apporte la seconde saison [SPOILER], à savoir l'existence et l'admission par Sybil d'un Psycho Pass collectif [FIN DU SPOILER] pourrait être très intéressante, mais se restreint trop [SPOILER] à la dualité qui lie Kamui et Sybil pour déborder sur un sujet plus concret et général, tel que par exemple les tenants et aboutissants d'un effet de foule plus précis, cependant ce n'est pas assez exploité [FIN DU SPOILER] pour aboutir sur quelque chose d'intéressant.
Personnages : S'attacher aux personnages met un peu de temps étant donné que la personnalité de chacun est assez difficile à cerner, mais au bout de quelques temps, lorsqu'on comprend les liens qui les unit, on comprend les enjeux de leurs relations et le tout devient particulièrement intéressant. 7.5/10.
Originalité : Assez original comme concept, même si, il faut l'avouer, celui/celle qui a trouvé l'idée n'a pas dû aller chercher extrêmement loin. 7/10.
Scénario : On ne va pas se leurrer, les dix premiers épisodes sont peu intéressants, on a l'impression de suivre une série policière US générique sans grand intérêt en dehors de certains dialogues qui souffrent des problèmes dont j'ai parlé plus haut. En revanche, lorsque l'élément déclencheur arrive, les événements s'enchaînent et l'ennui fait place à une histoire passionnante. C'est beaucoup moins glorieux pour la seconde saison, qui reprend les codes de n'importe quelle série policière lambda et donner l'impression d'un épisode des Experts qui durerait 4 heures ; elle n'apporte aucune plus-value par rapport à la première et en dévalorise la fin. 5/10.
Graphismes : L'Anime est beau et très bien animé sur les scènes d'action, le tout s'améliorant encore dans la saison 2. 9.5/10.
Bande-son : Pour tout dire, je suis loin d'être fan des Openings et des Endings (excepté celui de la saison 2, qui est génial), en revanche je trouve les OSTs particulièrement épiques. 5.5/10.
Points positifs : Des personnages hauts en couleurs, un concept novateur, une fin superbe, des scènes d'actions très bien animées, de très bons OSTs.
Points négatifs : Un intérêt très long à se manifester, des Openings et Endings assez médiocres, un traitement de l'univers raté.
Nous le notons :
12/20*
Bilan : Pour être tout à fait honnête, j'apprécie Psycho Pass, pourtant (on ne va pas se mentir, 12 n'est pas non plus une si mauvaise note) j'ai trouvé que tout ce que l'Anime apporte de bon ne saurait compenser tout ce qui est mauvais, à savoir le début très ennuyeux et la "naïveté" des personnages par rapport à l'univers, explicitée plus haut ; je trouve en effet que ces défauts auraient très bien pu être corrigés (la première partie de l'Anime n'apporte absolument rien à l'intrigue, on pourrait très bien commencer à l'épisode 11 que le tout serait cohérent) et tirent l'oeuvre vers le bas. Et même une magnifique fin comme celle que la première saison offre ne suffira pas à m'arracher une meilleure note que celle-ci ; il est par ailleurs extrêmement dommage que la seconde saison ait dû emprunter ce chemin-là alors qu'elle n'apporte que peu d'éléments intéressants par rapport à la première et "annule" ainsi la belle conclusion de la première.
*Nota Bene : La note globale est une appréciation générale de l'oeuvre, et non une moyenne de toutes les notes.
- Niro, 01/07/2017
Description :
A l'aube du XXIIème siècle, face à un taux de criminalité toujours plus alarmant, le gouvernement japonais prend la mesure radicale de fermer les frontières et de modifier entièrement le système judiciaire et social du pays, qui sera désormais géré par le système Sybil, une sorte d'intelligence artificielle dont le fonctionnement précis est inconnu du grand public. Sybil sera ainsi le guide spirituel de tous les citoyens japonais, leur indiquant à l'avance quelle profession les rendra les plus heureux. En outre, le système a apporté une nouvelle donnée appelée "coefficient de criminalité", ou "Psycho Pass" ; il s'agit d'une valeur numérique indiquant, comme son nom le laisse suggérer, la susceptibilité d'un individu à commettre des actes criminels. Les forces de l'ordre sont ainsi équipés de Dominators, des armes de poing particulières permettant de scanner le Psycho Pass d'un individu et d'adapter le degré de létalité du tir en fonction du résultat. C'est dans cet univers que nous suivrons Tsunemori Akane, une jeune prodige ayant rejoint le bureau de sécurité publique en suivant les conseils de Sybil, et qui va devoir se faire à la cruauté du monde sur lequel elle devra veiller.
[Le pitch qui suit porte sur la seconde saison, et contient ainsi de nombreux spoils par rapport à la première]
Après la mort de Makishima et la disparition de Kougami, nous retrouvons l'Unité 1 avec à sa tête Tsunemori Akane, qui est devenue inspectrice en chef ; épaulée par la nouvelle inspectrice Shimotsuki Mika, elle travaille avec les Exécuteurs Kunizuka Yayoi, Hinakawa Shô, Togane Sakuya et Ginoza Nobuchika, dont le Psycho Pass est devenu si sombre à la mort de son père qu'il n'a eu d'autre choix que de devenir à son tour un Exécuteur. C'est à cette équipe qu'est confiée l'affaire qui préoccupe le bureau de la sécurité publique, celle concernant un individu qui serait capable d'éclaircir la teinte du Psycho Pass de certains individus sans pour autant chasser leur propension à commettre des crimes, les rendant ainsi indétectables par les scans de Psycho Pass.
"Vos propres idéaux ne sont pas assez clairs et définis pour renier l'ordre social établi" - Sybil, Psycho Pass
Notre avis :
Psycho Pass est un Anime qui apporte un message de fond plutôt intéressant, comme le font la plupart des dystopies, et par conséquent révèle un défaut assez fréquent dans les œuvres de ce genre.
En effet, si le système social présenté dans l'oeuvre est inconnu du spectateur, puisqu'étranger à ce monde, il ne l'est logiquement pas des protagonistes de l'Anime, puisqu'ils vivent dans ce système. Or, on assiste fréquemment à des conversations assez maladroites au cours desquelles les personnages décrivent le système afin d'amener le spectateur vers la réflexion. Même si le message de fond par rapport à l'invalidité d'un((e société aussi froide et calculatrice reste crédible et intéressant, les moyens utilisés pour y parvenir sont assez douteux. Pour imager un peu, il s'agirait d'assister à une conversation entre deux adultes pleinement conscients du système dans lequel ils vivent (dans le monde réel, le nôtre à nous) où l'on entendrait dire : "Tu sais, dans le monde d'aujourd'hui, il faut aller à l'école pour avoir le baccalauréat et ainsi augmenter ses chances d'avoir un emploi qualifié. Cependant, certaines personnes ratent cet examen et finissent sans emploi". C'est finalement assez peu de choses, mais c'est ce qui pour moi gâche un peu la maturité de l'oeuvre.
Cela mis de côté, la réflexion qu'offre Psycho Pass, bien que pas extrêmement subtile, reste intéressante à aborder : l'Anime nous place dans un univers où la justice n'est plus mise entre les mains des hommes, mais dans celles d'une intelligence supérieure, qui "sait ce qui est bien pour eux". Ainsi, on retrouve certaines scènes pendant lesquelles certains personnages doivent rendre un jugement par eux-même et sont fortement handicapés puisque non guidés par Sybil, qui les a assistés toute leur vie dans la prise de décisions [SPOILER] ; il suffit de prendre l'exemple du meurtre de Yuki par Makishima, qu'Akane aurait très bien pu empêcher, mais elle n'a pas eu le courage de défier les ordres de Sybil, ou plutôt d'agir en l'absence d'ordres [FIN DU SPOILER].
L'œuvre aborde aussi, bien que de manière très superficielle, la dépendance à la technologie. En effet, la dépendance au système Sybil n'est qu'un exemple parmi tant d'autres du fait que les humains sont de plus en plus dépendants aux machines dans leur vie aussi bien professionnelle que personnelle et quotidienne. C'est d'ailleurs un point que soulève Senguji Tyohisa, un homme presque entièrement cybernétique, et qui compare sa situation à celle de la journaliste qui l'interroge, en pointant du doigt le fait que son domicile automatisé, son secrétaire intelligent, son terminal d'informations portable (etc) la rendent aussi dépendante à la technologie qu'il ne l'est avec ses implants et organes artificiels. C'est cependant un sujet traité beaucoup trop brièvement [SPOILER], puisque la révélation de la véritable nature du système Sybil change complètement la donne de la place de la technologie [FIN DU SPOILER].
Enfin, pour conclure assez rapidement cette partie, il faut noter que la problématique qu'apporte la seconde saison [SPOILER], à savoir l'existence et l'admission par Sybil d'un Psycho Pass collectif [FIN DU SPOILER] pourrait être très intéressante, mais se restreint trop [SPOILER] à la dualité qui lie Kamui et Sybil pour déborder sur un sujet plus concret et général, tel que par exemple les tenants et aboutissants d'un effet de foule plus précis, cependant ce n'est pas assez exploité [FIN DU SPOILER] pour aboutir sur quelque chose d'intéressant.
Personnages : S'attacher aux personnages met un peu de temps étant donné que la personnalité de chacun est assez difficile à cerner, mais au bout de quelques temps, lorsqu'on comprend les liens qui les unit, on comprend les enjeux de leurs relations et le tout devient particulièrement intéressant. 7.5/10.
Originalité : Assez original comme concept, même si, il faut l'avouer, celui/celle qui a trouvé l'idée n'a pas dû aller chercher extrêmement loin. 7/10.
Scénario : On ne va pas se leurrer, les dix premiers épisodes sont peu intéressants, on a l'impression de suivre une série policière US générique sans grand intérêt en dehors de certains dialogues qui souffrent des problèmes dont j'ai parlé plus haut. En revanche, lorsque l'élément déclencheur arrive, les événements s'enchaînent et l'ennui fait place à une histoire passionnante. C'est beaucoup moins glorieux pour la seconde saison, qui reprend les codes de n'importe quelle série policière lambda et donner l'impression d'un épisode des Experts qui durerait 4 heures ; elle n'apporte aucune plus-value par rapport à la première et en dévalorise la fin. 5/10.
Graphismes : L'Anime est beau et très bien animé sur les scènes d'action, le tout s'améliorant encore dans la saison 2. 9.5/10.
Bande-son : Pour tout dire, je suis loin d'être fan des Openings et des Endings (excepté celui de la saison 2, qui est génial), en revanche je trouve les OSTs particulièrement épiques. 5.5/10.
Points positifs : Des personnages hauts en couleurs, un concept novateur, une fin superbe, des scènes d'actions très bien animées, de très bons OSTs.
Points négatifs : Un intérêt très long à se manifester, des Openings et Endings assez médiocres, un traitement de l'univers raté.
Nous le notons :
12/20*
Bilan : Pour être tout à fait honnête, j'apprécie Psycho Pass, pourtant (on ne va pas se mentir, 12 n'est pas non plus une si mauvaise note) j'ai trouvé que tout ce que l'Anime apporte de bon ne saurait compenser tout ce qui est mauvais, à savoir le début très ennuyeux et la "naïveté" des personnages par rapport à l'univers, explicitée plus haut ; je trouve en effet que ces défauts auraient très bien pu être corrigés (la première partie de l'Anime n'apporte absolument rien à l'intrigue, on pourrait très bien commencer à l'épisode 11 que le tout serait cohérent) et tirent l'oeuvre vers le bas. Et même une magnifique fin comme celle que la première saison offre ne suffira pas à m'arracher une meilleure note que celle-ci ; il est par ailleurs extrêmement dommage que la seconde saison ait dû emprunter ce chemin-là alors qu'elle n'apporte que peu d'éléments intéressants par rapport à la première et "annule" ainsi la belle conclusion de la première.
*Nota Bene : La note globale est une appréciation générale de l'oeuvre, et non une moyenne de toutes les notes.
- Niro, 01/07/2017